Du Siné Saloum au Cap Vert

 

Départ de Diogane

6h30 du matin, nous levons l’ancre. Le ciel commence à rougir. Il fait un peu frais, on entend juste quelques bruits dans le village qui se réveille. Quelques oiseaux aussi. Nous sommes en face de Diogane, le dernier village que nous visitons dans le Siné Saloum. Nous partons pour Dakar. Nous serions bien restés plus longtemps, mais nous voulons aussi profiter du Cap Vert.

Nous avons reçu un accueil très chaleureux à Diogane. Nous y avons livré un ordinateur offert par la Senekoppe. Après l’installation du PC, nous faisons une petite formation sur Excel. Le gérant de la coop veut utiliser l’ordinateur pour faire les comptes journaliers et suivre son stock. 2 séances de 3h de formation, nous faisons ensemble un tableau. De temps en temps, des villageois passent faire quelques achats.

Ensuite, nous faisons un tour du village avec Ibrahim et Salif . Nous visitons l’école, le nouveau collège, l’infirmerie et nous arrêtons souvent pour échanger quelques mots avec les habitants. Ici, on sèche le mais, là on trie et vend du poisson. Un peu plus loin, un petit étalage de légumes. Des feuilles de baobab sèchent par terre. On rencontre souvent des femmes qui transportent l’eau du forage. L’eau est un problème majeur du Siné Saloum : les puis qui fournissaient de l’eau douce donnent maintenant de l‘eau saumâtre. Il y a donc des récupérateurs de pluie un peu partout dans ce village, mais la saison sèche est longue. Pendant notre tour du village, nous sommes toujours entourés d‘enfants. Ils veulent juste donner la main, se promener avec nous. C’est vraiment très conviviale.

Diogane est très dynamique et Ibrahim et Salif en sont fiers. L’état ne veut pas installer de collège ? Ils construisent eux même le bâtiment et le collège va ouvrir ce mois-ci. Ils ont aussi un souci de préserver l’environnement. Ils brûlent les déchets. Ici, pas de détritus sur la berge comme bien souvent… Quel contraste avec Dakar !! Ils ont aussi conscience des cycles biologiques et respectent les saison de captures d’huitre.  Replantent aussi des palétuviers pour le maintien de la mangrove et de son écosystème.

Nous finissons notre tour du village en nous posant à l’ombre d’un toit de paille avec Ibrahim et Salif. Ils trouvent quelques noix de coco qu’ils nous ouvrent, ainsi qu’une pastèque. Nous discutons du village, de leurs souhaits. Ibrahim veut se présenter aux prochaines élections. Des moments et une convivialité qui nous marquent.

Nous partons donc avec émotion ce matin de Diogane.

Retour à Dakar

Les 60 milles du retour sur Dakar se font malheureusement en grande partie au moteur, faute de vent. Retour au club de voile de Dakar et nouvelles rencontres. Nous rencontrons un français navigant depuis 6 ans au Sénégal. Nous apprenons que les moucherons que nous avons eus en grande quantité dans le Siné Saloum sont appelés des mout-mout. Ils passent à travers les moustiquaires, piquent et peuvent transmettre la dengue ! Nous avions bien réduit leur présence à bord en éteignant l’éclairage extérieur et en le remplaçant par des bougies.

Nous rencontrons aussi l’équipage de Timacle et passons notre dernière soirée à Dakar sur leur bateau. Soirée bien sympa, dommage les Timacle partent vers le Brésil et ne seront aux Antilles qu’en juillet.

Traversée Dakar – Boa Vista

Nous partons jeudi 14 novembre dans l’après midi pour Boa Vista. 350 milles, la météo annonce 15 nœuds de vent entre le près  (vent de face) et le vent de travers. L’allure n’est pas bien agréable et pour la première fois, les enfants nourrissent les poissons. Nous sommes tous un peu tristes de quitter Dakar et les conditions de mer n’aident pas beaucoup ! Nous mettons un peu plus de 2 jours pour traverser. Nous arrivons au portant sous gennaker. La baie est très belle. Nous mouillons devant une belle plage de sable. Nous avons hâte de découvrir Boa Vista.