Nous avons enfin quitté Mindelo aujourd’hui ! Quelle déveine, ces problèmes de moteur ! Nous sommes très frustrés par ce départ manqué trois fois depuis jeudi dernier. A chaque faux départ, nous mettons tout en place pour le grand saut : le plein de légumes, la facture de la marina, le ménage du bateau, le rangement, les pleins d’eau et de gasoil, les messages aux proches, et les au revoir sur le ponton. Sans parler de la tension propre à un départ pour une transat, notre première transat ! Lors du premier départ nous étions à la fois tendus et excités, nous nous sentions bien, prêts pour ce grand saut. Au deuxième départ on y croit à nouveau, le mécanicien de Mindelo pense avoir trouvé la panne, changé la pièce, tout marche. Il y a du vent, nous hissons rapidement les voiles, motivés pour rattraper notre retard. Nous avançons bien et le soleil couchant nous offre une très belle coryphène de 93 cm. Tout va pour le mieux, nous sommes heureux ! Quelques heures plus tard le vent tombe, nous démarrons le moteur et là, le choc : nous nous apercevons que le circuit de refroidissement par eau de mer ne fonctionne pas.. Nous sommes à 30 miles de Mindelo et, complètement dépités, faisons demi-tour. Le lendemain la deuxième réparation du mécanicien nous remonte le moral. Testons, puis repartons. Mais le problème se répète et nous devons encore revenir… Un cauchemar, tout le monde est à bout de nerf. Au fur et à mesure de l’échec des réparations, un doute s’installe, un manque de confiance en la mécanique. Quand est-ce que nous allons pouvoir traverser ? D’autant que nous retrouvons nos amis Eric et Laurence en Martinique pour Noel, et que maintenant c’est sûr, peu importe la météo, nous ne pourrons pas être au rendez-vous…
Heureusement, nous avons eu de l’aide sur les pontons. Après ces deux premières pseudo réparations, nous rencontrons Paul, un charpentier de marine. Avec William, ils ont démonté tout le circuit de refroissisement du moteur par eau de mer et ont ainsi pu localiser une prise d’air à l’origine de la panne : une micro fissure au niveau du tuyau entre la vanne d’eau de mer et le filtre à eau. La pompe à eau marchait bien mais aspirait de l’air. Le ship shandler de la marina n’ayant pas ce tuyau, nous avons décidé de shunter ce filtre le temps de la transat. Nous étions alors à nouveau dans les starting bloc, et faisions régulièrement tourner le moteur. Puis une courroie du même moteur a commencé à siffler au ralenti… Réglages, resserrages, desserrages, rien n’y fait ! Nous sommes désespérés et commençons sérieusement à douter de pouvoir partir un jour… Puis nous discutons avec Francois et France de Meggy 2, un RM 10.50. Ils nous présentent Franck, un professionnel du nautisme, lui aussi en vadrouille vers les Antilles. Il regarde tout ca, retend la courroie de l’alternateur et confirme une petite usure de la couroi de la pompe, à l’origine de ce raffut. Son changement n’est pas nécessaire immédiatement, et le sifflement est maintenant quasi imperceptible – tout est en ordre, nous pouvons partir l’esprit tranquille !
Nous larguons les amarres à 10 heures ce matin, avec une tension au maximum. Je suis épuisée par ces incertitudes et l’angoisse qu’il arrive encore quelque chose nous obligeant à faire demi-tour. Nous nous éloignons au moteur car le vent n’est pas encore là. Au bout de quelques heures de navigation paisible et siestes royales, la tension redescend.
Les enfants travaillent le CNED, je fais du pain, essayant d’affiner les proportions d’eau et de farine. Incroyable, c ‘est la première fois qu’il gonfle autant ! Tout le monde se réjouit de ne pas devoir à nouveau manger du carton 😉
18 :30, le soleil se couche, magnifique. Dîner et petite séance cinéma avec les enfants pendant que William dort. Puis je reste seule pour le quart de début de nuit. Elle est claire, la lune et mi-pleine. Nous avançons très lentement à la voile, 3,5 nœuds. Tant pis, je ne mets pas le moteur et profite de cette sérénité. Le vent va se lever dans les prochaines heures et dans deux jours nous aurons 25 nœuds d’alizé établi. Ce sera plus spo
Mercredi 11 décembre. Je remplace William à 8 :00. La nuit s’est très bien passée, le vent s’est gentiment levé pour passer de 6-7 nœuds à 14-15 nœuds. Maintenant nous avançons mieux, entre 7 et 9 nœuds, au vent de travers. La houle qui vient de côté et dérange un peu les enfants. Ils lisent. William se lève vers 10 :30 et met les lignes. Le soleil matinal nous réchauffe agréablement. Nous glissons sur l’eau vers notre nouvelle destination. Quel bonheur d’être enfin là !
Position à 15:30 UTC
16 43 N 27 56 W
This article was written by william