Dimanche 22 septembre. Après deux jours de traversée paisible au départ de Madère, nous apercevons au loin les premiers reliefs de l’archipel des Canaries : les nombreux sommets de l’île de Lanzarote. Petit à petit se détache en premier plan le profil de l’île de Graciosa : une petite langue de terre orangée et bossue, aux courbes bien nettes, dénuées de toute végétation. On passe la pointe, puis le village de pêcheurs apparait, tout blanc, cubique, tranchant magnifiquement sur ce paysage désertique. Nous avançons prudemment dans le port de Caleta del Sebo, plusieurs témoignages nous ayant mis en garde contre un accueil très… lunatique. Aïe ! Le sifflet du douanier nous interpelle… Mais non, finalement le gars du port nous désigne une place de ponton… Notre réservation faite via la marina de Madère a bien fonctionné. Ouf, nous sommes heureux de pouvoir nous poser !
Et quel plaisir d’être au cœur de cette si jolie baie, juste au centre du village ! Je retrouve ici avec bonheur l’atmosphère unique de ces petites îles que j’affectionne tant. Nous plongeons avec délice dans la douceur de la vie insulaire, rythmée par l’arrivée des ferries. CNED le matin, ballade l’après-midi pour découvrir les différentes facettes de cette île volcanique.La playa de Las Conchas au nord-ouest est sûrement la plus belle plage de l’île. Magnifique, sauvage, elle aussi dangereuse pour la baignade.
Les soirées à la terrasse des cafés, devant le petit « port-plage » sont si paisibles… Pas de voiture, les enfants jouent en toute liberté, la lumière du soleil couchant ensorcèle les spectateurs. Ce rythme de vie nous gagne très rapidement. Nous avons ici plus qu’ailleurs l’impression de vraiment « décrocher », de profiter pleinement et très simplement de l’endroit et de notre voyage.
Du fait de l’absence d’eau potable, Graciosa n’a été habitée que très tardivement par quelques pêcheurs à partir de la fin du 19ieme siècle. Avec ses quelques 27km2 et 600 habitants, elle est aujourd’hui classée réserve naturelle. Les formations géologiques dessinent sur ses 5 petits sommets volcaniques des motifs étonnants aux couleurs safran, ocre et sienne. Très sauvage et désertique, l’étendue de dunes et ses quelques rares palmiers offrent une étrange ambiance western. Seules quelques pistes de sable desservent les habitations. Nous sommes sous le charme !
Une dernière nuit au mouillage du sud de l’île pour prolonger l’enchantement : nous retrouvons avec bonheur la belle playa Francesa. Dunes, sable fin, eaux turquoise… Sortie en paddle au couché du soleil, dîner à la bougie, quelques coups de palme au matin dans des fonds très poissonneux, puis nous mettons les voiles vers Lanzarote.
This article was written by Isabelle