Jeudi 17 octobre, 07:20. La mer est paisible, la lune s’est couchée, les étoiles disparaissent progressivement et le jour commence à poindre dans mon dos. Nous avançons cap à l’ouest le long de la côte sud de La Grande Canarie, en direction de l’île de La Gomera. Le vent ne s’est pas encore levé, En Arbenn avance tranquillement au moteur, à 4,5 nœuds.
Ce matin, levé très matinal ! Nous sommes partis du port de Pasito Blanco vers 05:00 afin d’arriver de jour à La Gomera. Suivant le vent, nous devrions y être amarrés ce soir, entre 18:00 et 20:00. Après la sortie du port, William est parti se coucher et j’ai pris le premier quart. La lune est bien pleine, éclairant les vaguelettes à la surface de l’eau. Mais nous ne sommes pas seuls, de multiples petites lumières blanches, jaunes, vertes ou rouges nous encerclent… Pleins de petits pêcheurs qui tournent en rond et ne me laissent pas tranquille ! De nuit il est difficile d’évaluer la distance, leur vitesse, leur taille, et la route de collision éventuelle… Le dernier d’entre eux me semblait bien loin, je rentre à l’intérieur. Je ressors 5 minutes plus tard et me retrouve nez à nez avec un bateau de pêche rentrant au port, plein gaz ! Vite, je ralentis pour le laisser passer…
Les lumières des trop grosses stations balnéaires de la côte sud défilent, je suis contente de m’en éloigner. La Grande Canarie ne nous laissera pas un souvenir impérissable.
L’ile, de forme bien ronde et avec un massif montagneux central, offre des reliefs spectaculaires. Mais ici pas d’ambiance insulaire, l’impression est plutôt continentale. C’est seulement la troisième ile des Canaries en taille, mais c’est ici que se concentre l’activité économique et politique. Las Palmas est une ville portuaire stratégique et une grande métropole de 400.000 habitants.
Le vieux centre historique, très commerçant, est charmant. Nous avons beaucoup apprécié les quartiers de Vegueta & Triana, la place de la cathédrale – accueillant une compétition de basket ! – le musée de la maison de Christophe Colomb, ainsi que l’ ambiance unique des terrasses de café de la « Plazoleta Cairasco », au pied de notre hôtel, le Madrid. Sombre histoire, Franco y a passé sa dernière nuit dans l’archipel, juste avant de lancer son coup d’état sur le continent espagnol…
Sur la côte Est, nous avons aussi découvert l’une des fameuses vallées très étroites de l’ile : le « barranco de Guayadeque », et juste à côté le village d’Aguïmes. Mais ici les distances sont longues, les routes intérieures en lacets demandent de la patience… Après deux jours de visite, nous rentrons passer les derniers jours tranquilles, au bateau.
Là, nous avons retrouvé l’équipage de Daisho et passé de très bons moments avec David et Ariane. Les enfants ont beaucoup joué, entre parties de pêche et tours dans le port avec le paddle ou les planches de surf. Pierre et Ariane ont ainsi fait la connaissance de l’équipage français d’Abuelo, un immense et magnifique cata rouge à moteur. Ils nous ont même organisé un apéro avec eux ! Encore une excellente soirée…
08:00, le jour s’est levé, nous passons la pointe de la Grande Canarie. Au loin Ténérife : le mont El Teide – sommet de l’Espagne – apparaît, majestueux, au dessus d’un lit de nuages. Le reste de l’ile est cachée dans la brume. C’est impressionnant !
This article was written by Isabelle