Mercredi 18 décembre – Nous sommes en traversée de l’Atlantique depuis 8 jours et c’est vraiment énervant ! En plus, ça bouge vachemment… Du coup, on ne peut même pas pêcher ! Moi j’adore pêcher, et depuis le début du voyage j’ai pêché 23 poissons. Quand je me lève le premier le matin, je fais des pancakes ou j’attends que ma mère se lève pour qu’elle puisse me mettre la crême sur mon oeil gauche. La, nous sommes dans le carré en train d’écouter les chansons de Noël en allemand et ensuite nous regarderons un film. Quand on arrivera en Martinique, j’embrasserai le sol. Et quand on va fêter Noël sur la plage, je vais penser a tous mes copains de Munich en train de congeler de froid pendant que nous on sera sous les cocotiers ou en train de nager dans l’eau fraîche, au soleil 😉
Pierre
Mercredi 18 décembre. Cette nuit fut éprouvante. Hier soir vers 19:00 – 20:00 des grains sont arrivés en troupeau. Nous voulions donc réduire la voilure et passer de 2 a 3 ris, or, coup de stress, la GV refusait de descendre. Étant bâbord amure, nous n’avons pas pu bénéficier de l’aide du moteur tribord défaillant afin de nous maintenir bien bout au vent. Quand je me retrouve ainsi a la barre dans la nuit, bout au vent, avec William faisant le singe a l’avant alors que le bateau monte et descend des montagnes chaotique, j’ai peur… Puis nous avons finalement réussi a affaler complètement, pensant ré-hisser avec un troisième ris après une pause dîner. Mais ensuite les grains se sont succédés sans répit. Nuit noire, trombes d’eau rincant le bateau, houle plus creuse ont eu raison de notre fatigue ; nous avons repoussé la manoeuvre. Mais le répit attendu n’a pas eu lieu, des gros grains se sont succédés toute la nuit. Las, nous avons laissé la voilure en l’état. Grosse erreur, avec notre solent seul nous n’avançions pas et le bateau était moins équilibré. Nous étions le jouet des vagues, qui nous ont malmenés toute la nuit. C’était épuisant. Nous nous sommes même fait ratrappés par la crête d’une vague, qui a déferlé dans le cockpit. Bien sûr, le carré était ouvert, et nous avons été quittes pour éponger des litres d’eau sur le sol…
William m’a donc tirée du lit ce matin pour hisser la grand voile. Le front de grains est enfin passé, la houle est encore forte, mais il fait beau ! Quel plaisir de retrouver la douce caresse du soleil ! Nous sommes maintenant bâbord amure et hissons sans problème la grand voile, avec 3 ris. Tient, une seconde vague s’invite dans notre cockpit. Mais cette fois j’ai fermé la porte juste a temps. Puis le vent molit progressivement, je déroule un peu de solent. C’est encore un peu faible, on pourra relâcher un ris dès le réveil de William.
Tout le monde est un peu bougon après cette nuit passée dans le tambour d’une machine a laver. Ce matin pas de pancake, personne en cuisine – chacun mange ce qu’il trouve dans son coin. Mais d’après la météo reçue hier sur le téléphone satellite, nous devrions maintenant avoir un affaiblissement progressif du vent pour les prochains jours. Le pic est sans doute derrière nous, et cette idée nous réjouit !
Isabelle
position 18H 16 30 N 50 42W
Il reste 607 milles
This article was written by william