Nous sommes une famille française installée depuis 14 ans déjà (!) à Munich, en Allemagne. Nous passons quasiment toutes nos vacances en bateau, entre Bretagne et Méditerranée.
DEUXIEME MOUSSE Pierre, 10 ans tout rond, est super fier de son départ, de SON bateau. Il rêve de s’allonger sur le trampoline, monter en haut du mât, faire des cabanes, foncer avec l’annexe, partir en exploration avec le kayak… Mais il devra d’abord passer par la case CNED, avant de se lancer dans tous ses projets, si si …! Laissons lui la parole:
« Salut, moi c’ est Pierre, j’ ai 10 ans. J’ ai beaucoup d’ amis à l’école, j’ aime bien le tennis, le taekwondo, la voile, le vélo, le foot, la cuisine, le bricolage… J´ai hâte de partir en voyage comme ça je pourrais faire plus de voile. Dans le projet, ce que je n’aime pas trop, c’est le CNED. Ce qui me plaît, c’ est que je vais faire du kayak, rencontrer plus de copains. Oui j’ aime bien voyager. Je vais faire de la plongée, Papa a dit que je vais peut être faire de la chasse au harpon ! »
PREMIER MOUSSE
» Coucou ! Moi, c’est Philéane, j’ai 13 ans. Dans la vie, il y a les amies, la famille, et les chevaux. Comme je suis sûre que vous l’avez remarqué, je fais parti de l’équipage qui part l’année prochaine faire le tour de l’Atlantique en bateau. Le départ prévu le 22 juillet m’exite vraiment. Evidemment, le fait de ne plus voir mes amies pendant une année me fait un peu (pour ne pas dire énormément!) peur… Mais bon, je ne pense pas être la seule à ressentir cela avant de partir ! À part ça, je trouve l’idée de partir pour vivre une autre vie carément géniale. La découverte d’îles, de nouveaux paysages, la rencontre de nouvelles personnes et de gens qui se sont lancés eux aussi dans la même folie que nous ! Et surtout, nous allons découvrir plein d’animaux qui vivent en mer ou sur la terre. La bateau dans lequel nous viverons est long de 14 m et large de 7 m. C’ est un cata du nom de »En arbenn », ce qui veut dire en breton » A la rencontre de « . Parfait pour ce que nous allons faire, non ? «
LA SECONDE
Isabelle, 42 ans, envahie par son travail, n’arrive pas à participer aux préparatifs autant qu’elle le souhaiterait et voudrait bien partir tout de suite! Accro des découvertes, de paysages sauvages et du parfum des îles, ce voyage est une aubaine, l’accomplissement d’un rêve. Et puis quel bonheur de pouvoir passer une année entière en famille, aussi proche des enfants ! Leur faire découvrir d’autres chemins non balisés, un mode de vie simple, proche de la nature, s’émerveiller ensembles de nos petites découvertes, partager les nouvelles rencontres, et , plus tard, les souvenirs de ce voyage…
Premières navigations dans la barque paternelle à l’ âge de 6 mois, une enfance bercée par les parties de pêche et sorties à la voile sur le pêche-promenade familial, entre Presqu’Ile de Ruhys et l’ île de Houat.
» Pour moi le bateau est le plus beau moyen de voyager et un mode de vie que j’adore. J’ appréhende le mauvais temps sur les longues étapes. Je vais devoir étoffer un peu mes connaissances de navigation au fil du voyage, histoire d’acquérir plus d’autonomie sur les manoeuvres et pouvoir laisser William dormir pendant mes quarts… »
LE CAPITAINE
Le compte est bon: 844 cheveux. Voilà ce qu’il me reste… Un peu long à compter. Enfin, pas si long finalement. Et il fallait bien faire un bilan à 40 ans ! Tout est parti de notre voyage en Guadeloupe en 2012, mais l’idée d’un tel voyage remonte à l’époque ou j’étais (vraiment) encore jeune. Je ne pouvais même pas faire l’inventaire de mes cheveux. J’ai des photos. Nous passions alors la plupart de nos vacances familiales en bateau, en Bretagne. Mon père, passionné, entre autres, par les bateaux, nous a rapidement initiés à la voile, ma mère suivant tant bien que mal, le confort des bateaux à l’époque étant bien loin des standards actuels.
Les lectures de Bernard Moitessier, les épopées de Gérard Janichon sur le Damien, les aventures de Tabarly ont alors largement agrémenté mes soirées et nourri bien des rêves. Ces récits de voyages datent d’une autre époque, où le tourisme n’existait pas et où peu de gens voyageaient. Si les rencontres lors des voyages en voilier sont bien différentes aujourd’hui, l’idée et les motivations de ce mode de déplacement restent semblables. Voyager lentement, c’est mieux appréhender les endroits, c’est aussi vivre au rythme de la nature. Faire avancer le bateau avec le vent est complexe et donc source infinie d’améliorations, d’apprentissages et d’optimisations. Alors on pourra toujours dire que le bateau est le moyen le plus inconfortable, le plus lent et le plus cher de rallier 2 points. Mais j’en suis un fervent partisan !
J’attends aussi avec impatience de naviguer au grand large, d’apprendre à mieux faire marcher En Arbenn, de voir comment cela se passera quand le vent et la mer dépasseront ce que j’ai connu jusqu’à présent. Sortir un peu de la zone de confort des navigations habituelles, mais aussi de notre quotidien si rassurant. C’est important de se bousculer un peu pour s’ouvrir vers de nouveaux horizons.
Mais le plus important pour moi est l’aspect familial de cette aventure. Ce projet n’est ni mon projet, ni celui d’Isabelle, c’est notre projet. Isabelle en avait besoin pour briser la routine de notre vie bien organisée et moi aussi, sans doute. Isabelle a cependant plus que moi cette capacité à remettre les choses en cause. Cela fut un élément majeur du démarrage du projet. Nous avons aussi dès le début impliqué les enfants, avant même d’être sûrs de partir. Ils toujours ont été ultra motivés, chacun avec ses propres raisons, reflétant d’ailleurs très bien leur propres personnalité. Et la motivation est restée, même pendant la période des préparatifs, lorsque tout notre temps libre et une bonne partie du leur fut consacrée à des activités pas très ludiques.