Mardi 1er juillet
J’ai pris mon quart à 8:30 heure. Tout le monde dort encore. Nous sommes partis dimanche matin de Terceira, après une courte nuit. Le départ fût difficile : d’abord cela faisait bien une semaine que nous guettions la bonne fenêtre météo, sans succès. Il est clair que la route des Açores vers la Bretagne est bien moins favorable que celle vers les côtes portugaises.
Et puis surtout, ce départ marquait le retour, la dernière traversée de notre voyage, et, après 3 mois, la fin de nos routes communes avec Bubule et Filao. Petite remise de peine cependant avec Filao, nous espérons, suivant la météo d’arrivée, une ultime escale commune aux Scilly, car ils rentrent en Normandie, et nous en Bretagne sud. Mais Bubule prend lui la route du Portugal pour rentrer à Marseille.
Enfin, le programme des fêtes de la Saint Jean de la ville d’Angra nous a autant réjouis qu’épuisés : quelle ambiance unique dans toute la ville, mais quel rythme pendant 10 jours ! Il était temps pour tous les 4 de se mettre au vert. Enfin, ce sera plutôt au bleu…
En fait de bleu, nous tirons beaucoup plus sur le gris… Il fait aussi à nouveau très froid. Les deux premières nuits furent fatigantes car le vent, instable en cap et en force, nous contraignait à des réglages fréquents. Mais surtout, nous sommes au près depuis le départ, et ça c’est vraiment dur ! Inutile de lutter, le corps subit ces mouvements saccadés, il faut simplement attendre que le vent tourne. Dans la journée, d’après les prévisions météo… En attendant, tout le monde dort ou se traine dans le carré.
Depuis le départ l’océan est vide, nous n’avons croisé ni baleines, ni dauphin ou bateau. Mais soudain, pile devant nous sur l’horizon, j’aperçois le mat d’un voilier. J’allume l’AIS, il émet : c’est un monocoque de 46 pieds. Nous le connaissons, c’est un bateau d’une famille allemande croisée à Angra. Il est parti la veille de notre départ. Je l’appelle pour le saluer. Ils attendent encore avec plus d’impatience que nous que le vent adonne et ils avancent doucement à 4,5 nœuds avec une grand voile réduite. Nous le laissons à moins d’un demi mile sur tribord. Conclusion, je suis ravie d’avoir un catamaran performant au près !!
2 heures plus tard, nous sommes à nouveau seuls sur l’océan. Et enfin, le vent adonne progressivement ! Nous pouvons arrondir un peu les voiles, l’allure devient alors un peu plus confortable. Nous retrouvons plus d’énergie et le sourire. Les enfants se projettent un film, je me lance dans un poulpe vinaigrette.
Isabelle
Position à 17:45 TU:
43 07N
20 35W
Distance des Scilly : 714 milles
This article was written by william