5 avril 2012

5 avril 2012, 17h

C’est l’heure de l’apéro. Nous sommes sur une petite place de Terre-de-Haut, archipel des Saintes. A la terrasse d’un café, face à la mer. Pas de voiture. Nous avons le temps, nous prenons le temps. Nos enfants, les enfants jouent gaiement, le soleil se rapproche doucement de l’horizon dans les tons rouges des latitudes tropicales. Quelques nuages animent le ciel et c’est beau. Il fait juste bon. Le bonheur des vacances !  Le bateau est au mouillage, en face de nous. Nos voisins de bouée ? Une famille de Bretagne, en voilier. C’est un peu le bazar sur leur bateau, kayak, planche à voile, les maillots à sécher au vent. Mais cela respire la liberté. Voilà, cela fait 5 jours que nous sommes partis de Point à Pitre et il nous reste 5 jours avant de reprendre l’avion pour Munich. Oups ! C’est court ! Nos voisins, ils seront où dans 5 jours ? Encore aux Saintes ? En Dominique à coté ou nous étions hier ? Ou visiteront-ils la petite soeur de Belle-Ile, Marie-Galante ? Une idée germe, le terrain était propice, les racines naissent.

Dans 5 jours…

5 jours plus tard, à peine assis dans l’avion, nous nous regardons : pourquoi pas nous ? Profiter du temps, en famille. Profiter de la liberté de s’arrêter ici ou là. Découvrir de nouveaux endroits, faire des nouvelles rencontres. Naviguant tous les ans en famille, nous avions déjà envisagé un grand voyage, voire une année sabbatique. C’est quasiment banal dans la famille : le frère de William, sa femme et leurs enfants ont à leur actif deux voyages d’ un an en bateau ! Mais jusque-là ma situation professionnelle ne s‘ y prêtait pas. Trop peu d’expérience, et j’avais peur d’un retour à Munich sans travail. Mais cela fait 5 ans que je travaille dans mon entreprise actuelle. Cela se passe très bien et j’ai même bon espoir qu’ils acceptent une (petite) interruption de mon activité pendant 1 an, à peine un congé de maternité en Allemagne !

Dans 5 ans…

Et puis les enfants grandissent. Philéane 13 ans et Pierre 10 ans. Dans 5 ans ? Et oui, dans 5 ans, si Philéane veut étudier en France, elle quitte la maison ! Ca va vite ! 13 ans, c’est aussi à notre avis l’âge limite pour partir en année sabbatique. 13 et 10 ans, nous pensons aussi que c’est parfait pour partir. Ils sont maintenant suffisamment grands pour profiter de cette expérience et cela ne devrait pas trop poser de problème pour l’école, espérons nous (encore) ! Alors si nous voulons vivre cette expérience, c’est LE moment.

Au retour, nous évoquons ce projet un peu comme un rêve, mais un rêve à portée de main. Nous voilà alors projetés dans le concret, pleinement habités par ce projet merveilleux: toutes les discussions tournent autour de cela, les enfants n’arrivent plus à en placer une, ils sont ok pour partir, mais là non, ça suffit, il faut aussi parler d’autre chose! ah bon?

On s’empresse alors de voir si c’est faisable. Au niveau professionnel pour William, les années sabbatiques ne sont pas un droit. Il faut aussi voir si l’école européenne reconnaitrait une scolarisation par le cned. Et il y a aussi le financement. Rapidement, tout est ok. William aura son congé, l’école reconnaitra une année validée au CNED et la banque nous prêtera pour l’éventuel achat d’un bateau en garantissant l’emprunt sur notre appartement !